Les assises qui se sont déroulées samedi 26 novembre dernier ont rencontré un succès significatif auprès d’une quarantaine d’acteurs et d’observateurs du web réformé Romand. Malgré l’absence remarquée de conseillers synodaux, à l’exception de l’Eglise Protestante de Genève, presque toutes les églises réformées cantonales ont été présentes.
La conférence « Calvin aurait adoré internet », de Xavier Comtesse, docteur en informatique et président du think tank « Avenir Suisse », a généré une intense discussion.
Pourquoi ce parallèle entre Calvin et Internet ? En privilégiant le français (au lieu du latin) pour ses ouvrages et en favorisant un dialogue direct entre les individus et Dieu, le Réformateur s’est posé en grand émancipateur. La mise à disposition des textes bibliques dans un seul ouvrage en langue vernaculaire, a constitué, au XVIème siècle, une véritable révolution. De même que la création de liens hypertexte, reliant des articles multilingues, refaçonne en profondeur notre rapport au monde de l’écrit, des idées et des concepts.Autre changement radical pour tous les contemporain-e-s de l’époque : la disparition des intermédiaires ; le savoir et la connaissance commencent leur mue démocratique.
Réagissant sur le vif, les participants ont immédiatement fait le lien avec leur réalité : – Comment l’Eglise institutionnelle peut-elle s’adapter à ces nouveaux vecteurs de sens ? Pour Xavier Comtesse, les institutions religieuses parlent encore le latin alors que les destinataires de la bonne nouvelle se sont déjà mis au français. Il s’agit donc de réinventer, non seulement une manière de communiquer, mais une manière d’être au monde.
Les ateliers de l’après-midi ont permis d’entrer dans le concret des blogues, des sites web et des applications smartphone. Au terme de cette journée, de nombreux messages de satisfaction sont parvenus aux organisateurs.
Le livre de Xavier Comtesse « Soft Institutions » est disponible gratuitement au téléchargement via ce lien : http://www.fondationpourgeneve.ch/files/Observatoire/cahier_4.pdf